Expédition Punitive.

[Sammaël]

Ils s'engagèrent sur ce qui avait du être un large axe de la ville qui se trouvait là autrefois. Désormais ce n'était qu'un champs de ruine, de désolation et de mort. Les hauts immeubles, nombreux étaient plus haut que ceux de la Ruche Basse, étaient majoritairement effondrés, tout au plus le rez de chaussée et un voir deux étages tenaient parfois encore debout d'une manière très précaire. Les larges gravats créaient parfois des monticules d'une taille impréssionnante de part et d'autre de l'avenue.
Celle ci était parfois recouverte par ces éboulis, et ce sur presque tout sa largeur, les poussant à serrer les rangs pour y rester. En effet les gravats étaient assez instable, qui plus est il y traînait toute sorte de barre métallique très coupante. Néanmoins il pouvait voir au loin quelques édifices épars qui semblait entier, mais avec la distance il était difficile d'en être sur. Un bref message du sergent coupa Fagger dans son observation des lieux.
-"Ne vous approchez pas de trop près des immeubles, et je ne dit pas ça que pour les éboulis."

Ils continuèrent leurs chemin pendant une demi heure dérangeante de par sa tranquillité, seuls le léger bruit de déplacement de la trentaine de garde troublait le silence. Si l'on omettait le grondement de tonnerre qui provenait du plafond de temps à autres en résonnant dans tout l'étage de la Ruche. Fagger se serait cru sous un orage, il ne manquait que la pluie.
Alors qu'un éclair éclairait de manière plus prononcé les alentours, le soldat vit un de ses confrère qui s'éloignait quelque peu de la route en direction du bord de celle ci. A cet endroit se trouvait un immeuble dont le rez de chaussé avait tenu le coup, on y distinguait encore la devanture d'une boutique dont la porte baillait grande ouverte.
L'homme en question se trouvait deux rang devant Fagger et personne d'autres n'y avait encore prêter attention, il s'avançait doucement en regardant vers la boutique, son fusil était un peu plus relevé que la posture de marche classique.

[Dumas]

[Partie précédente]

«Qu'est-ce qu'il fou bordel !» se dit Fagger. Il chuchota dans son micro-casque à l'attention du sergent «Sergent. Un soldat à rompu le rang et se dirige vers un des immeubles de droite. En attente d'ordres.»

[Sammaël]

Toute l'escouade interrompit sa marche, jetant tous un oeil en direction de l'homme qui s'était approché du magasin. Ce dernier s’arreta et alluma sa lampe torche. Fagger le vit sursauter et reculer d'un pas, le caporal s'approchait à pas vif non loin derrière. Quand il arriva au niveau du soldat il se stoppa net en regardant en direction de la boutique, et alluma également sa lampe torche.
-" Par l'empereur, vous devriez venir voir ça sergent."

[Dumas]

La réaction du caporal et du soldat ne présageaient rien de bon. Fagger vérifia la mécanique de son fusil et testa la visé de l'arme. Il se devait s'être prêt au moindre mouvement hostile. Riley lui donna un léger coup de coude et lui fit un signe de la tête comme pour dire «qu'est-ce qu'il se passe ?» Fagger haussa les épaules et observa le sergent rejoindre les deux hommes déjà sur place.

[Sammaël]

Ce dernier hocha de la tête gravement, avant d’appeler le soldat le plus proche de l'incident, c'est à dire Fagger. Il avait eu la présence d'esprit de ne pas faire appel à Riley.
-"Soldat venez donc par ici, nous avons besoin de votre aide. Les autres sécurisez le périmètre, gardez l'oeil ouvert."

[Dumas]

Le soldat se dirigea vers le petit groupe à moyenne vitesse, fusil au point. Le garde sur place n'avait pas lâché des yeux ne serait-ce que d'une seconde ce qui les troublait tant. Fagger rejoignit la position, «Sergent ?» questionna t-il avant de regarder vers la boutique de l'immeuble en ruine.

[Sammaël]

Celui ci n'eut aucun détail à donner, Fagger vit par lui même.
Sous l'auvent de la boutique étaient accrochés des cadavres, ou plutôt ce qu'il en restait. Les corps étaient pour la plupart nus, lacérés, dans des états plus ou moins avancés de décomposition. Ils étaient pendus par des crochet, des cables, cloués au mur. En allumant sa torche il vit qu'il y en avait aussi sur le sol et que la boutique débordait plus ou moins de cadavres de ce genre. Ce qui les marquait le plus n'était pas vraiment le fait qu'il y ait aussi des femme, parfois très jeunes dans le lot, mais surtout qu'il y avait un groupe très important de gardes impériaux. Ces derniers portaient encore des lambeaux de leurs armures et de leurs treillis, le même camouflage en nuance de gris que celui qu'ils portaient tous par ailleurs.
Les deux gardes n'avaient visiblement pas mentis, la dernière opération en date s'était bel et bien mal terminée, si l'on puis dire.

C'est en coupant son micro que le sergent parla, de sorte de n'être entendit que par les trois autres personnes en présence.
-" Les hommes n'ont pas besoin de voir ça. Caporal prenez ces deux hommes et faites votre possible pour que personne d'autre ne puisse les voir en jetant un oeil dans cet direction, je vais faire en sorte que personne d'autres n'approche. Je ne veux aucun mots sur ça à vos camarades, c'est la réussite de la mission qui est entre vos mains désormais."

Le caporal acquiesça et se tourna vers les deux soldats avec la mine résignée caractéristique de celui qui doit faire le sale boulot.
-"Aller les gars, courage, venez avec moi."
Il s'avança précautionneusement en découvrant l'étendue du carnage à chaque nouveau pas, il se stoppa net en entendant un craquement. Il avait posé le pied sur une main toute desséchée qui s'était brisé sous son poids.
-"Bordel comment on va bien pouvoir faire..."

[Dumas]

Fagger regarda le sergent s'éloigner. Il sonda rapidement le rang de soldats en espérant apercevoir les deux gardes qui l'avaient mis en garde. Il voyait surtout un troupeau de soldats trop curieux que l'Empire gardait dans la naïveté. Il sourit intérieurement en pensant à la réaction des deux hommes si ce furent eux qui découvrirent ces cadavres impériaux. Le caporal l'interrompit, «Soldat ! Bougez-vous !» Fagger, rappelé à l'ordre, s'exécuta et prit son premier soldat mort par l'armure pare-balle encore résistante. En le soulevant, la tête pourrie se détacha du corps et roula sur une courte distance avant de butter sur son casque encore accroché par la mentonnière. Il réprima le haut dégout que lui engendra cette scène et se cramponna à ses tripes. Il marcha vers l'ouverture de la boutique, écrasant au passage les autres cadavre de civils. L'intérieur était encore plus horrible, mais il ne s'attarda pas à regarder en détail et jeta le plus loin possible le corps du garde. Il se retourna vers le caporal et son collègue de corvée qui cherchaient un moyen efficace de transporter les corps. Fagger coupa son micro-casque et fixa son camarade impérial, vivant celui-ci, «Soldat. Fais moi passer tout ce qui est impérial.» Fagger recevait du soldat et du caporal tout ce qui s'apparentait à de l'équipement impérial, avec partie de cadavre ou non, et le balançait à l'intérieur de la pièce déjà bien encombrée. Ils continuèrent comme ça une vingtaine de minutes, vérifiant que rien n'avait été laissé. Après avoir bien vérifier, la petite équipe s'apprêtait à réintégrer les rangs.
Fagger jeta un dernier regard vers la boutique, ou plutôt le tombeau de ces personnes malchanceuses qui avaient fait la rencontre de leur faucheuse. Ils rencontreraient surement les bandits qui ont commis ce massacre, et quand ça arrivera, lui aussi, sera sans pitié envers eux.

[Sammaël]

La tâche était enfin terminée, néanmoins les soldats en était ressortie bien éssouflé tandis que l'attente commençait à mettre les autres gardes à bout de nerfs. Alors qu'ils observaient la boutique dans une dernière vérification, Fagger entendit un nouveau craquement non loin de lui. Il pensa tout d'abord à un nouvel os qui aurait été écrasé, comme ce fut le cas pour une main plus tôt.
A y réfléchir il aurait largement préféré qu'il s'agisse de cela, c'est avec une angoisse grandissante qu'il vit que l'autre soldat qui était avec eux venait de poser le pied sur une mine. Ce dernier ne s'en était même pas aperçu, s'il retirait son pied en voulant rejoindre la formation, les trois hommes étaient morts.

[Dumas]

«STOOOP !» cria Fagger au soldat, devenu un bombe sur pattes. Il se figea et se retourna vers son interlocuteur, puis le regarda en fronçant les sourcils. Fagger lui indiqua la mine d'un regard inquiet. Le soldat regarda à ses pieds et écarquilla les yeux en découvrant son malheur. «Ne bouge surtout pas.» insista Fagger.
«Qu'est-ce que tu crois ?! Que j'ai envie d'crever ?! Que j'suis con à c'point ?!» répliqua l'intéressé.
«J'ai pas dit ça alors calme toi. Caporal. Que fait on ?» ce dernier pensait déjà à un moyen de s'extirper de cette situation hasardeuse.
«Prenez un de ces cadavres et faites le glisser sur la mine. Le poids devrait être assez proche pour qu'il puisse retirer son pied sans déclencher la mine.»
Fagger fit comme l'avait demandé le caporal et tira, encore une fois et non sans dégout, un des cadavres vers le soldat. Puis il l'allongea au contact du pied de ce dernier. «OK. Voilà comment on va procéder : doucement, je vais pousser le corps de cette pauvre femme contre ton pied. Toi tu gardes la pression tout en reculant ton pied au fur et à mesure. Compris ?
- Oui oui. Vas y j'suis prêt.»
De la sueur coulait du front des deux hommes. Si ce plan ne fonctionnait pas ils gagneraient un billet tout droit pour l'enfer, même s'ils s'y considéraient déjà.

[Sammaël]

[MJ: Il n'y aurait pas eu de problème si l'idée était venue de toi, mais le caporal (en clair moi) ne t'aurais peut être pas dit de faire ça, peut être qu'il aurait fuit ou je ne sais quoi, mais ce dans un cas tendu comme celui ci, ce n'est pas à toi d'en décider. Mais bon je suis sympa, sinon tu te ferais exploser une mine dans la face là.]

Rapidement le soldat s'aperçut que ça ne pouvait pas marcher, le déclencheur était trop étroit, il n'y avait pas moyen de garder la pression constante pendant qu'ils échangerait le cadavre avec le pied. La moindre variations trop importante et l'engin allait leur exploser au visage.

[Dumas]

[Ok désolé. =D]

«Bon. Ça marchera pas. Caporal ? Une autre idée ?» demanda Fagger. Son collègue commencer à trembler des jambes, il fallait faire vite.

[Sammaël]

-"On peut les désamorcer sauf si elles sont prévues pour qu'on ne puisse pas le faire, c'est très rare, mais pas impossible dans un endroit pareil. Néanmoins j'ai aucunes connaissance là dedans..."
Le caporal commençait inconsciemment à se reculer quelque peu.

[Dumas]

Fagger regardait le caporal faire marche arrière avec étonnement. Il activa son micro-casque, «Sergent ! On aurait bien besoin de votre aide ici ! Et d'un démineur, si possible.» Le soldat sur la mine marmonnait des prières à l'Empeureur, la sueur s'accumulait sur son front.

[Sammaël]

L'officier en charge de l'escouade, plus courageux que son "sous-fifre", appela ce dernier pour le remplacer tandis qu'il s'approchait pour jeter un oeil. Son visage s'assombrit en voyant l'explosif.
-"Soldat Neil, on a besoin de vous immédiatement. Soldat Ubsiron, retirez moi ce cadavre avant qu'il n'arrive je vous prie."
Fagger eu à nouveau à porter le cadavre en sens inverse tandis que l'expert en explosif arrivait au petit trot.
-"A vos ordres sergent, qu'est-ce qu'on a ?"
-"Voyez par vous même."

Le soldat pris une mine soucieuse en s'approchant de l'engin, il en retira délicatement la poussière afin de l'observer convenablement. Lorsqu'il alluma sa lampe torche pour analyser l'explosif, le soldat prit peur en regardant vers le sol et sa jambe se mit à trembler nerveusement. Des gouttes de sueur perlait de son front et tombait sur le démineur. Ce dernier s'empara délicatement mais fermement de la jambe du soldat et l'incita à se calmer.
-"Ecoute mec, calme toi, sinon tu auras la mort trois personne sur la conscience, ne pense pas qu'a ta pomme, pense aussi à la notre veux tu ?"
Il tenta de lâcher la jambe mais celle ci tremblait toujours trop, sur quoi le sergent demanda à Fagger de l'aider à la tenir.

Enfin les deux mains libre, le démineur put se saisir de son trousseau d'outil et avec une grande délicatesse, il ouvrit une trappe sur le coté de l'engin. Ce ne fut pas une mince affaire tant elle était rouillée et couverte de poussière. Il en sortit plusieurs fils et des composant électronique divers, dont un minuteur.
-"Oh merde..."
L'expert stoppa immédiatement ce qu'il était en train de faire, il se releva avec une mine désolée.
-"Pardonnez moi Sergent mais c'est une vraie saloperie, ils ont ajouté un minuteur dessus, pour prévenir les cas de ce genre. Si je coupe le minuteur elle explose, et si je tente de la désamorcer, ils ont bricolé un système pour qu'elle explose aussitôt."
-"Il n'y a donc aucun moyen ?"
Le démineur répondit par un geste négatif de la tête, il était désolé.
-"Combien de temps reste il ?"
-"Une minute et quelques Sergent...".
-"Bien je veux que vous dégagiez de là, tous, c'est un ordre !"

[Dumas]

Fagger lança un regard confus au sergent, ce dernier lui fit signe de déguerpir. Son regard se porta alors sur le soldat piégé, il était de plus en plus tremblant, certains de son sort, de sa mort. «Navré mon vieux.» dit-il sur un ton nébuleux avant d'évacuer les lieux au pas de course, précédé par le caporal.

[Sammaël]

Le sergent resta auprès de l'homme pendant un temps qu'ils trouvèrent tous très long, beaucoup trop long même. Il semblait lui parler, et la pauvre victime acquiesçait en tremblant de tout ses membres. Finalement le sergent lui donna une dernière tape amicale sur l'épaule et s'éloigna à pas vif.
A peine était il à distance respectable comme ses hommes, que l'explosif se déclencha, projetant de la poussière et des morceaux tout autour avec un bruit effroyable. Lorsque le petit nuage de poussière s'estompa, il ne restait rien du soldat, si ce n'est son casque, qui avait atterri non loin de la troupe, presque intact. C'était ce qu'ils appelaient communément entre gardes "La brume rose", en un instant le corps était vaporisé, il ne laissait aucune traces.
L'avantage était que l'incident avait fait oublié à tous la longue attente qu'ils avaient eu à faire, et personne ne pense plus à demander pourquoi ils avaient du s'approcher de cette boutique.

[Dumas]

Fagger se trouvait maintenant être le seul soldat non gradé à savoir plus ou moins ce qui les attendait. Il eu une pensée pour son défunt collègue. Mais l'heure était à la marche, et si Riley ne faisait que chercher le regard de Fagger, ce dernier ne lui prêta pas la moindre attention. Les ordres du sergent étaient clairs : «Je ne veux aucun mots sur ça à vos camarades, c'est la réussite de la mission qui est entre vos mains désormais.» ses mots ne laissaient pas la place au doute, et il ne doutait pas. Il ne pouvait pas raconter la vérité à Riley, mais il ne voulait pas non plus lui mentir une nouvelle fois. Il laissa donc s'estomper sa curiosité.
La route était toujours aussi sinueuse grâce aux bâtiments à moitié effondrés. Ça avait l'avantage de rassurer Fagger. Les lieux trop spacieux avaient tendance le rendre rapidement paranoïaque. Ils marchèrent ainsi jusqu'à l'attente de nouveaux ordres ou d'un autre événement tragique.

[Sammaël]

Après une bonne demi-heure de marche, le soldat en charge de la radio s'approcha à grande enjambée en direction du sergent. Fagger qui marchait juste derrière à présent, pu s'approcher en toute discrétion et surprendre la conversation.
-"Sergent, le chef de peloton veut vous parler."
Il vit le soldat tendre le combiné au sergent. Les trois escouades avaient convenues suite à l'incident de tout à l'heure, qu'il valait mieux se séparer dans les trois rues proches, afin de couvrir un front plus large. Ainsi si une escouade était prise à parti, les autres pourrait lui porter assistance en attaquant de flanc. De plus cela faisait une masse moins compacte, moins bruyante, ils y gagnaient en discrétion. Le seul inconvénient est, qu'avec toute cette masse de gravât, le simple émetteur ne permettait pas de converser avec les autres escouades. Il fallait utiliser le matériel du radio de l'escouade.
-"C'est une prise de risque qui me semble mal avisé Capitaine..."
-"Il est vrai... En effet... Nous avions voulu bien faire. J'ai perdu un homme pour ça."
-"Oui Capitaine, à vos ordres Capitaine..."

Le sergent lança presque le combiné à son radio avant de s'adresser à l'escouade par l'intercom.
-"Bien soldat, le Capitaine estime que nous avons perdus trop de temps par rapport à ce qui était prévu suite à l'incident de la mine. Il va nous falloir traverser une place sur laquelle nous allons arriver d'ici peu, à la base nous devions la contourner. Mais avec l'obscurité, il n'y a pas de quoi s'en faire."
La voix était calme, déterminé, mais Fagger qui avait vu, savait pertinemment que le sergent n'en était pas convaincu.
-"Restez sur vos cartes, mettez vous en binômes et étendez la formation de manière large. Repérez les couvert éventuel, ça pourrait vous être utile."

Tout juste quelques minutes après les instructions du sergent, la rue déboucha sur une place. Si celle ci semblait être bordée de monticule de gravât là où se trouvait autrefois de fiers immeubles, le centre quand à lui avait été épargné, et on reconnaissait bien là une place. Architecture absente dans la Ruche Basse actuelle, afin d'utiliser au maximum l'espace disponible.
Elle formait un carré, d'environ trois cent mètres de coté. Une multitude de rue y débouchaient, notamment les rues parallèle sur lesquelles évoluait le reste du peloton. Sur la partie découverte se trouvait des épaves éparses de véhicules, de container, d'objet en tout genre, d'ordures... Néanmoins, les couverts étaient rares, ou précaires.
Le sergent commença à descendre le petit talus de gravât sur lequel ils se trouvaient en direction de la place, il s'était mis en équipe avec le radio.

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