Les ruelles

[Mordren]

Mordren sortit de son bâtiment, marchant plus ou moins droit, espérant pouvoir trouver quelqu'un pour le soigner de manière plus ou moins correct... Il titubait et demandait aux passants, qui, pour la plupart, l'évitaient en voyant son visage à l'expression martiale, endurcie encore par la douleur qu'il ressentait. Il demanda alors à un petit groupe de passant qui n'eut pas le temps de s'esquiver ou il pourrait trouver bons soins pour panser sa blessure. Malheureusement pour lui, ce ne furent guère autre chose qu'une bande de jeune assez agressive, qui trafiquait on ne sait trop quoi, et qui, remarquant la blessure, profitèrent quelque peu de son état. Se regroupant autours de Mordren, ils se mirent à le bousculer, afin de le déposséder de ses maigres effets.

[Sammaël]

[Hrp: Je n'avais pas fait attention à ce message et puisque Thaur est absent pour un bon moment je vais prendre sa place. Excuse moi de ne pas l'avoir vu (et excuse Thaur surtout par la même occasion).

L'un des jeune hommes, affichant un sourire narquois, jeta un oeil à ses collègues pour s'assurer qu'il le regardait bien, et profitant de la faiblesse de Mordren, lui décocha un coup de pied dans le ventre. Par chance cela n'avait rien touché les côtes et malgré la douleur sourde que le solide homme ressentit, il en avait vu d'autre, et de manière bien plus douloureuse que celle la. Le reflexe avait été de se plier en deux aprés avoir encaissé le coup avec ses solides muscles abdominaux, le jeune homme prit cela pour une petite victoire et s'approcha pour lui cracher au visage, sans doute un peu trop prés pour garantir sa sécurité.

[Mordren]

Mordren saisit alors le jeune garçon par le cou et se mit à serrer de toutes ses forces... Le pauvre bougre devenait mauve. Il questionna alors la bande à haute voix.

-"Un médecin... Capable de me remettre ça en place... Et c'est vous qui payerai, sinon..."

Il resserra encore la prise sur celui qui avait eu l'audace de lui cracher au visage.

[Sammaël]

-"C'est bon calme toi, on déconnait mec !"
Un de ses amis avait remplacé une mine souriante par un air affolé et venait de s'adresser à lui sans oser s'approcher.
-"Y'a un un type à l'angle d'une rue pas loin qui était médic dans la garde, c'pas un médecin fin bon, ca d'vrait suffire !"
Il lui donna ensuite les détails pour s'y rendre à toute vitesse voyant que le visage de son ami tournait au violet.

[Mordren]

Mordren relâcha sa prise. Un peu. Pas tellement, juste de quoi le laisser respirer.

-"Toi, tu viens avec moi, et vous aussi!" Il sortit sa hache de l'autre main. "Sinon..."

Son expression menaçante, en plus de l'œil blanc, devrait faire assez d'effet sur une bande de jeune gamin. Il se mit en marche, trainant l'autre par la gorge, qui devenait moins bleu, mais sans toutefois reprendre des couleurs normales.

[Hrp: Un petit truc, j'ai fait une misson, mais elle ne m'a jamais été payée, mon commanditaire n'étant jamais passé me fournir mon dut vu que je n'ai plus revu Thaur.]

[Sammaël]

[Hrp: Par contre pour la mission je peux pas inventer à la place de Thaur, je n'ai que survolé ce que tu as fait dans celle ci, je ne sais pas qu'elles en étaient les enjeux, les risques etc... Pour la récompense il va falloir attendre je le crains.]

Les jeunes hommes suivirent tant bien que mal et à contrecoeur, ne manquant pas de se reprocher mutuellement l'idée d'avoir ennuyé Mordren.
Les indications du jeune étaient exactes et en effet, dans l'angle d'un vieil immeuble, Mordren pu voir un petit local qui arborait un vieil insigne d'infirmerie militaire, qui appartenait sans doute à la Garde Imperiale par le passé.
Devant se trouvait un homme dans un fauteuil, les pieds étendu sur une chaise branlante en face de lui. Il fumait un cighalos en lisant le journal et arborait un bandeau en travers de son oeil gauche. Il avait dans la cinquantaine mais sa musculature était encore bien portante et il avait encore sur lui l'aspect propre au soldat, ainsi qu'un badge d'infirmier dont le rouge était usé par le temps.

[Mordren]

Mordren, qui tenait toujours le jeune homme par la gorge, demanda à l'infirmier:

-"Combien pour remettre ça en place?"

Il montra sa côte dessoudée. Il se demanda lui même comment il pouvait encore courir les rues quand il vit la plaie. Et les jeunes gamins semblaient également dégoutés du spectacle. Mordren eut une idée. Commencer à se faire une bande, pour ne plus avoir à être sans le sou.

[Sammaël]

L'infirmier posa son journal et se mit sur pied pour pouvoir mieux juger de l'état de Mordren. Il le scruta pendant une dizaine de seconde avec son seul oeil valide, sans cesser de tirer de temps à autre sur son cighalos.
-"C'est pas beau à voir mais j'ai vu pire... Je dirais que trente Gelts feront l'affaire, sauf si vous tenez à ce que je vous fasse les osins normaux, avec un anesthésiant local et tout le toutim pour pas avoir mal. Mais c'est pas votre genre hum ?"
C'était le genre de personnage discret qui avait su jauger Mordren au premier coup d'oeil, avait adapté les soins et le prix en conséquences et surtout, n'avait posé aucune questions quand aux circonstances ayant abouties à une telle blessure.

[Mordren]

Mordren se retourna vers la bande de petits truands qui l'avaient agressé. Le jeune homme à son poing avait compris qu'il ne devait plus bouger, si il espérait survivre. Et il le faisait avec zèle.

-"Bon, payez cet homme."

Il les fixa avec son seul œil valide.

-"Et dépêchez vous. Ça n'en a peut-être pas l'air, mais c'est plutôt douloureux."

[Sammaël]

Le jeune homme écarquilla les yeux en voyant ses camarades hésiter, ils étaient deux à l'avoir suivis et c'étaient à peine des hommes, ils n'avaient sans doute pas vingts ans. La vie dans la Ruche ne devait pas être facile tout les jours pour eux et ils devaient leurs en couter de fournir une telle somme.
Malgré la poigne qui lui enserrait la gorge le jeune homme parvint à articuler une phrase avec une voix désormais rauque :
-"J'en ai vingts sur moi, payez le reste les gars... J'vous le rendrai..."
En bougeant lentement pour montrer sa bonne volonté il fit sortir la somme d'une de ses poches, bientôt suivis par ses amis qui craintifs, ne tendirent le reste de la somme qu'avec prudence au solide homme qu'était Mordren.

L'infirmier acquiesca en empochant le tout, jeta son mégot au loin et invita Mordren à le suivre à l'intèrieur de "l'infirmerie".

[Mordren]

Mordren lâcha finalement sa prise. Puis fixa les trois jeunes hommes de son œil sain.

-"Bon, les gamins. Attendez-moi là, dès que j'en aurai fini avec cette côte, j'aurai peut-être quelque chose à vous proposer. Vous m'avez l'air un peu trop maigres que pour bien vous alimenter. Et puis, vu l'affront que vous m'avez fait, vous ne pouvez pas vous défiler."

Il se retourna face à la porte de l'infirmerie.

-"Attendez moi-là. C'est dans votre intérêt."

Et il entra.

[Sammaël]

L'infirmier l'invita à s'assoir sur une table qui devait servir à faire des petites opérations. Il enfila ensuite des gants mais ne mis pas de masques, les gants étant déja pour lui un luxe dont il ne pouvait pas se permettre sur le front, et pourtant il en avait sauvé des "ptits gars".

Il entreprit d'ausculter la plaie avec une mine indéchiffrable, cela ne lui prit qu'un instant, sans doute devait il faire vite par le passé.
-"C'est un inpact de balle".
Il ne s'agissait pas d'une question mais d'une affirmation, l'expèrience de l'homme avait ici parlé.
-"Elle n'est pas rentrée on dirait, elle a juste rebondit sur la côte en la brisant. Vous avez eu un sacré bol, car vu comme elle cassée, le type devait pas être bien loin. Et en temps normal cette balle se serait certainement logée dans votre coeur ou vos poumons."

Il entreprit de nettoyer consciencieusement la plaie, sans pour autant y aller de main morte, la douleur l'importait peu, mais le travail était soigneux. Ensuite il plaça un cylindre de caoutchouc dans la bouche de Mordren et approcha ses doigts de l'extrémité de la côtes que l'on pouvait apercevoir quelque peu.
-"Serrez fort et esseyer de lachez vos nerf uniquement dans votre machoire, j'appréçie mal les coup de poings... Mais il va bien falloir que je vous remette ça en place."
Sur quoi il n'attendit pas une seconde et d'une préssion habile, remit l'os à sa place avec un craquement sec. Ce qui déclencha une intense douleur chez Mordren qui planta profondément ses dents dans le caoutchouc, sans pour autant crier sa douleur, néanmoins il du user de tout ses moyens pour donner un coup sur la table et non sur la face de l'infirmier.
Ce dernier vaporisa ensuite un spray sur le tout qui déposa une péllicule souple de couleur blanchâtre, empêchant tout épenchements sanguins et favorisant la cicatrisation. Enfin il lui fit un bandage solide et très sérré autour du torse afin de maintenir l'os à sa place.

-"Je vous déconseille d'enlever ce bandage tant que vous aurez du mal à respirer, quand ce ne sera plus le cas, c'est que vous êtes guérit. Mais si vous avez l'impréssion qu'on vous plante un couteau dans le torse à chaque respiration, c'est qu'il vaut mieux pas y toucher. Je suppose qu'il est inutile de vous conseiller de rester tranquille ? Du moins éviter l'effort d'ici un ou deux jours, vous avez du bien perdre pas loin de deux litres de sang mine de rien, mais vous êtes solide. Pour la côte il va falloir attendre plus longtemps par contre..."
Il lui fit signe de se remettre debout et s'alluma un nouveau cighalos. Il lui tendit enfin sa main et lui serra vigoureusement la poigne avant qu'il ne parte.
-"Aller mon gars, évitez la clope tant que vous n'avez pas refait votre sang, et si jamais on vous abîme à nouveau, hésitez pas à revenir. Je suis pas du genre à poser des questions sur ce qui me regarde pas. Et pour la clope pas de blagues, c'est très important, même si je montre pas l'exemple..."

[Mordren]

Mordren se releva. Il fixa l'homme de son oeil unique. Puis il sourit. Se fut bien la première fois qu'il souriait depuis qu'il était sur ce monde. Il aimait bien ce gars. Pas trop sympathique, et qui ne fait pas de chichis... Il lui rappelait les guérisseurs de son monde. "Sans douleur, on apprends pas à ne plus faire des erreurs!" comme ils disaient. Il avait un peu de mal à respirer, mais sans plus. Il devait être solide. Il le devait. Il remercia l'homme.

-"Je crois que vous me reverrez souvent. Quel est votre nom?"

Le brave infirmier le lui donna, avec un peu de réticence, lui sembla-t-il. Puis il se détourna après avoir pris congé, une main sur le cœur. Un honneur. Il voulait voir si les gamins l'avait attendu.

[Sammaël]

Tout d'abord Mordren fut persuadé qu'il s'était échappé comme il s'y attendait, mais en se tournant il les vit appuyés au mur de l'infirmerie, un peu plus loin.
Le jeune homme qu'il avait à demi étranglé avait retrouvé une mine un peu revêche et un regard d'où sortait une pointe de défi. Cela dit Mordren n'y reconnut pas la de la provocation, cela lui rappellait plutôt le comportement des loups en meute. Celui ci était comme le plus fort des jeune loup mais qui viendrait de se prendre une rossée par le sages et solide adultes que représentait Mordren. Ainsi, si l'ambition demeurait quelque part au fond du jeune homme, il la gardait enfouie et respectait à présent Mordren, il avait reconnu sa place supèrieure au sein de la "meute".
Quand aux autres ils gardaient la tête plutôt baissée, eux même n'étaient que des suiveurs, le jeune homme que Mordren avait maitrisé devait être comme un chef pour eux. Mais désormais que lui même reconnaissait le rang du solide homme, les deux autres se comportaient encore plus humblement.

[Mordren]

Mordren approcha. Il s'arrêta au niveau des gamins, et les regardas de haut en bas. Ils n'avaient pas fière allure, maigres et vêtus de vieux vêtements.

-"Vous avez des familles, des maisons où vous dormez? Des attaches? De quoi manger régulièrement?"

Il avait l'intention de créer une petite bande.Ne fut-ce que pour ne plus recevoir des balles dans les corps.

[Hrp: Désolé mais vraiment très peu inspiré...]

[Thaur]

Le "chef de meute" répondit pour ses deux acolytes:

"Non, on a plus aucune attaches, notre famille nous a laissé tomber, ils nous ont laissé crever comme des chiens... Pour manger, on se débrouille, rien de régulier, y'a pas de routine quoi..."

[Mordren]

Mordren les regarda. Et il eut presque pitié. Crispation. Sa côte le lançait, comme pour lui rappeler de ne plus se faire avoir. Puis il prit la parole.

-"Ça vous dirait de manger régulièrement? Et d'avoir un toit et de quoi vous défendre?"

Il passa sa langue sur ses dents. Il faudrait qu'il trouve de quoi se les laver... Chez lui, on utilisait de la sève de lokh. Mais ici? Qu'utilisait-on? Il se rendit compte de ce à quoi il pensait. La douleur le faisait légèrement divaguer.

-"...en échange de quelques menus travaux, évidemment."

[Thaur]

"Hum..." le chef du petit groupe, qui parlait toujours pour ses deux acolytes, se tourna vers ces derniers. Un regard, un simple hochement de tête suffit, il se retourna vers Mordren:

"Je m'appelle Huytlann. Voici Tyloi et Ylio. Ils sont frères. Nous te suivrons."

[Mordren]

-"Parfait..."

Mordren se remit en marche. Il se dirigeait vers le bâtiment où il logeait. Il les installerait dans l'un des nombreux appartements... Et éviterait de leur montrer le contenu du sien...

-"La première chose que l'on va faire, c'est voir comment vous vous débrouillez en baston... Puis vous essayerez de me trouver quelques trucs dont j'ai besoin."

Puis ils étaient arrivé. L'infirmerie était à deux pas de son petit bastion et il venait seulement de s'en rendre compte.

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