Un immeuble

[Thaur]

Ylla conduisit donc Mikhail à travers la Ruche Basse, pour arriver devant un immeuble miteux des quartiers ouest. Elle introduisit une clef dans la serrure de la porte, et commença à descendre les escaliers, à la surprise de Mikhail, qui ne dit mot et suivit la compagne de M. Bravar.

Arrivé à la cave, elle accompagna Mikhail jusque dans un box, et, refermant la porte coulissante du débarra, elle alluma une lumière, et poussa une tapisserie humide et moisie qui découvrit un passage. Mikhail était de plus en plus prudent. Vladimir avait dit qu'il était sûr de ce contact, mais il lui semblait qu'ils ne s'étaient pas vu depuis longtemps...

[Sammaël]

Le jeune homme déboutonna la sureté de son holster, en tant que ruchard et fin tireur, il était à même de dégainer en une fraction de seconde. Cela dit, la moindre minuscule portion de temps qu'il pourrait gagner en cas de problème lui donnerait un peu plus de chance de faire les bons gestes.
Il ne se méfiait pas trop de cette femme, il était jeune et insouciant, la mort n'avait pas de réel sens pour lui. De plus Ylla savait que s'il arrivait quelque chose à Mikhail, la Famille ferait tout ce qui est en son pouvoir pour lui faire payer. Elle n'avait réellement aucun intéret à le trahir, à moins de nourrir des pensées suicidaires. Il ne put s'empêcher de se demander ce qu'il adviendrait d'Aylika si lui même venait à disparaitre. Elle avait encore beaucoup à apprendre, elle était encore fragile, mais au moins ne devrait elle plus avoir à vendre son corps.
C'est donc sereinement que le jeune homme continua de suivre son guide.

[Thaur]

Ylla sortit une lampe de poche de son sac, et passa la première dans ce passage étroit, au sol glissant et puant l'humidité. Ils marchèrent ainsi sur une vingtaine de mètres et débouchèrent dans une galerie perpendiculaire plus grande, que Mikhail identifia avant même de la voir frâce à l'odeur. Il était dans les égouts de la Ruche Basse.

La jeune femme ouvrait toujours la route, éclairant le sol gluant de sa maigre lampe De temps à auters, Mikhail entendait quelque animal fuir, que ce soit en marchant ou en nageant dans l'immonde rivière lourdement chargée qui coulait avec lenteur au centre du tunnel. Au bout de quelques minutes, ils arrivèrent devant une porte indiquant un danger de mort, qu'Ylla ouvrit à l'aide d'une clé.

Mikhail découvrit alors un local qui avait été aménagé comme l'aurait été un petit studio: un coin cuisine, une table au centre de la pièce, ainsi qu'un lit à l'opposé de la cuisine. Dans un fauteuil qui faisait face à la porte se trouvait un monsieur d'âge mur, qui regardait fixement le nouveau venu.

Il avait une carrure athlétique, une peau un peu ridée, et une longue barbe qui se mêlait à sa moustache et à ses cheveux drus poivre-et-sel. Il était habillé d'un costume noir bien taillé, ce qui tranchait fortement avec le lieu qu'il occuppait.

"Bonjour, jeune homme. Tu es Mikhail, c'est ça?"

[Sammaël]

-"C'est exact. Et vous êtes monsieur Bravar."
Il s'agissait d'une affirmation, Mikhail ne souhaitait pas s'attarder en questions futiles.
-"Vladimir m'a dit que vous pourriez me renseigner sur le FCR et le Mili-Hitchi."
Le jeune homme ne souhaitait pas non plus passer par quatre chemins, un désir de vengeance l'animait, le poussant à régler l'affaire au plus tôt.

[Thaur]

Monsieur Bravar inclina légèrement la tête, comme pour confirmer les dires de Mikhail quand il lui dit qu'il était M. Bravar.

Il écouta avec attention la question de Mikhail, resta silencieux et interdit quelques secondes avant de répondre. Sa voix était grave mais sèche, un peu guturale.

"Assieds-toi d'abord."

Il désigna une chaise que Ylla approcha pour permettre à Mikhail de s'assoir. Il regarda ensuite fixement Ylla, et lui fit un signe de tête. Elle compris qu'elle devait sortir, et sans discution, elle s'exécuta.

Monsieur Bravar marmonna quelque chose dans sa barbe. Il avait l'air assez mécontent et un peu réticent. Il avait surement essayé de rester impassible le temps que sorte Ylla, mais Mikhail sentit une certaine tension dans sa voix:

"Bon. Commençons par le début, de toute façon ça n'a pour moi plus grande importance, mais sache que Vladimir m'en demande peut-être plus qu'il ne le pense... Le FCR. Fédération Commerciale Radicale. Elle réunit des grandes cadres dirigeants de grosses entreprises souvent situées dans la cité ruche, mais ayant assez souvent des bureaux dans les étages supérieurs... Ses objectifs son assez flou, ou du moins je les connais... mal. Assez mal."
Mikhail sentit un léger changement d'intonation dans la dernière phrase de Monsieur Bravar, mais celui-ci repris de plus belle:
"Enfin, notons tout de même que ce sont des fanatiques religieux. Pire que les prêtres les plus pieux, crois-moi! C'est sûr que ça peux rien donner de bon ce genre de choses..."
Cela sonnait un peu comme une excuse vis-à-vis de son hésitation.
"Le Mili-Hitchi, il me semble bien que c'est aussi une organisation miliaire d'extrémistes religieux, mais ils sont véritablement orientés sur l'assassinat, et ils sont bien armés, au contraire de la FCR qui n'est pas, du moins à ma connaissance, armée."

[Sammaël]

-"Vis à vis du Mili-Hitchi j'ai déja eu affaire à trois des leurs, de loin. Une balle n'a eu pour effet que de faire trébucher l'un d'eux, ça pour sur... Ils sont bien équipés. Mais la prochaine fois ça ne se passera pas comme ça."
Le jeune homme riva son regard dans celui de son interlocuteur, qui ne l'impréssionait nullement, il avait la fougue d'un jeune ruchard.

-"Ecoutez Mr Bravar, je sais parfaitement que nous ne nous connaissons pas. Si vous avez été en bon termes avec Vladimir, ça ne semble plus être le cas. Vous avez surement accepté de me rencontrer par simple sens de l'honneur, je suppose que vous devez avoir une sorte de dette envers Vladimir. Ce n'est certainement pas la peur de la Famille qui vous à poussé à "m'aider", si l'on puis dire. Non, je suis sur que vous en savez beaucoup plus que vous ne voulez l'admettre. Ce qui vous effraie, qui vous pousse à vous tapir dans ces égouts putrides, c'est justement le FCR et les gens qu'ils emploient. Ils en ont après vous n'est-ce pas ? Peut être en savez vous trop ?"
Mikhail se pencha en avant dans son fauteuil pour se rapprocher de Bravar.

-"La Famille n'est pas votre ennemie. Je ne suis pas votre ennemi. Vous devez certainement penser que je ne suis qu'un jeune idiot qui veut s'en prendre à plus fort que lui et qui va se faire tuer comme un bleu. Le Mili-Hitchi est peut être remplit d'assassins fanatiques mais je suis sur d'être à leur hauteur. Depuis mon tout jeune âge Vladimir m'a appris à tuer, et si je ne suis certes pas fanatique, j'ai un désir de vengeance qui est certainement bien supérieur.
Vous êtes dans de sales draps et ça se voit, clairement. Aussi maigre vous parait-elle, je suis votre seule chance. Personne de sensé n'accepterait de s'opposer au FCR. A vous de choisir, soit vous ne me dites rien et vous allez mourir, de même que votre amie. Si en revanche vous vous décidez à me parler frenchement, d'homme à homme, il y a certes de fortes chance que vous mourriez aussi. Mais au moins y aura t-il un maigre espoir que ça ne se passe pas comme ça."

Le jeune homme se laissa retomber au fond du siège et croisa les bras.
-"A vous de voir Mr Bravar."

[Thaur]

"Garde tes menaces et ton sermon pour d'autres, je m'arrange seul avec ma conscience! Tu es jeune et peut-être trop audacieux. Mais tu n'as pas tord sur tout. Oui, le FCR me cherche, et oui, je n'en ai plus pour très longtemps, et que tu tente de m'aider ou non ne changera rien à ce fait."

Mikhail sentit de la tristesse dans les yeux de M. Bravar. Il y eu un moment de silence, pendant les deux hommes se regardèrent. M. Bravar avait l'air un peu absent. Il repris enfin au bout d'une ou deux longues minutes la parole:

"C'était il y a longtemps que j'ai connu Vladimir. J'avais encore ma jambe gauche à cette époque. Je l'ai perdu peu après d'ailleurs... Mais regarde ça!"

M. Bravar souleva le bas de son pantalon gauche, dévoilant une jambe mécanique. Elle était matte, d'un gris sablé et uniforme. Sa forme suivait à peu près les traits habituels d'une jambe humaine, certainement pour qu'on ne puisse pas la différencier lorsque l'on portait un pantalon par dessus. Il poursuivit, regardant avec une étincelle d'admiration sa jambe:

"Grâce à ça, je marche sans béquille, et on ne me regarde plus de travers dans la rue. Plus les gens sont méprisés, plus ils méprisent à leur tour ceux qu'ils estiment inférieur à eux, et vu comment vivent les gens dans la ruche basse, je te laisse imaginer ce qu'a été ma vie depuis que je n'avais ma jambe. Grâce à cette merveille, c'est finit."

M. Bravar releva brusqiement les yeux vers Mikhail:

"Oui, j'ai travaillé pour le FCR. Je te laisse deviner comment j'ai eu cette jambe. Et sache que ce n'est qu'un seul petit cadeau parmi tous ceux qu'ils m'ont fait. Ce que je devais faire était on ne peux plus simple. Tu vois, je ne suis pas tout jeune, et j'ai toujours vécu ici. J'ai été un jeune insouciant comme toi, puis j'ai vieilli, toujours dans cette même ruche... Je connais toutes les personnes qu'il faut connaître, et mon travail a été aussi innocent que simple: faire une liste de tous les cadres corrompus de la ruche basse, ainsi que de tous les chefs des gangs. Vu comme la corruption règne par ici, il va de soi que je n'étais pas seul, j'ai recruté une petite équipe... Je peux te lancer des noms, comme ça, mais ils sont tous déjà morts, et je ne devrais pas tarder à les rejoindre... Toujours est-il que j’ai transmis une liste au FCR. J’ai d’ailleurs vu un nom aux informations… Nashu. Il était en haut de mon rapport celui-là. Je suppose que les autres ne tarderont pas.

[Sammaël]

-"Ce que j'ai du mal à saisir, c'est pourquoi vous n'y travaillez plus ? Ils se sont retournés contre vous une fois la liste terminée ? Et je suppose que le nom de Vladimir doit s'y trouver ?"
Le regard du jeune homme s'assombrit et il se mit à contempler le sol en ruminant ses pensées.

[Thaur]

Alors que M. Bravar allait répondre, Une main frappa avec force et insistance à la porte. Le regard de M. Bravar sembla un peu panniqué, stressé, de toute évidence il n'attendait personne. Il fit un signe de tête à Mikhail pour que ce dernier se cache derrière la porte, de façon à ce qu'on ne le remarque pas.

"Entrez!" dit-il d'une voix forte.

[Sammaël]

Le jeune homme ne se fit pas prier et se place derrière la porte, en ayant pris soin de sortir son automatique qu'il gardait toutefois pointé vers le sol.
Il attendit la suite des évènements en se préparant au pire, le Mili-Hitchi pouvait frapper à tout moment. Bien qu'il doutât que ces derniers prennent la peine de frapper à la porte.

[Thaur]

La porte s'ouvrit brusquement, et Mikhail vit Ylla se faire propulser au sol. elle tomba mollement, elle était de toute évidence inconsciente.

Un bruit sec et feutré se fit entendre, tandis qu'un trou rouge apparaissait dans la jambe d'Ylla, et que la jeune femme se réveillait, huralant de douleur.

"M. Bravar. Vous avez quelque chose à nous donner. La prochaine balle ira dans sa tête."

Le ton était calme, précis et posé, totalement indifférent aux cris de souffrance de la femme qui gisait au sol.

[Sammaël]

[Hrp: J'avais oublié que j'avais mon fusil d'assaut, j'ai confondu avec azim qui n'a que le strict minimum. Ne cherche pas auparavant pour vérifier, je sais que j'ai toujours tenu mon équipement à jour en temps réel, en précisant bien ce que j'avais sur moi. De toute façon dégainer ne me prend aucun temps, mais c'est pour la forme.]

Mikhail se sentait dans une sale position, certes il pourrait bénéficier de l'avantage de la surprise, mais il se sentait particulièrement seul. Sa méthode était d'isoler les adversaires et de les abattre discrètement, l'un aprés l'autre. Et non pas de surgir d'une porte pour tirer dans le tas. Il avisa un injecteur de stimulant à sa ceinture et mis en route son assourdisseur. Ce dernier pourrait ainsi absorber le bruit de l'injection sous pression, aussi discret soit il. Il se l'appliqua sur le bras, en serrant les dents à cause de l'effet assez désagréable que produisait ce mode d'injection.
Il se tapis ensuite dans l'ombre de la porte, comme Vladimir lui avait appris. Il voulait attendre le meilleur moment pour frapper, il fallait qu'au moins un des adversaires s'avance. Il espérait que Bravar le comprendrait et agirait en conséquence.

[Thaur]

Les mouvements de Mikhail passèrent innapercûts, grâce à l'assourdisseur d'une part, mais aussi aux cris de Ylla qui résonnaient dans la pièce.

M. Bravar ne sembla pas si choqué que ça en voyant la scène qui se déroulait devant ses yeux. Il avait juste de la rancoeur dans ses yeux, comme quelqu'un qui vivait quelque chose qu'il avait déja vu, vécu, et peut-être même fait, mais qui estimait que cela n'était plus de son âge.

"Il n'y aura pas de survivants de toute façon. Vous le savez aussi bien que moi. Dans le matelas du lit, il y a ce que vous cherchez."

Un second bruit sec et étouffé se fit entendre, faisant cesser définitivement les pleurs de Ylla, tandis que son sang se répandait sur le sol, tombant de son crâne en cascade sur le sol froid.

"Tchil'! Va voir!"

Mikhail entendit su mouvement derrière la porte, et un homme vétu d'un long manteau noir, un pistolet dans une main, entra dans la pièce, s'apprêtant à se diriger vers le lit.

[Sammaël]

Le jeune homme portait déjà son fusil en joue, silencieux comme la mort. Quel dommage qu'il ne puisse pas utiliser ses balles tueuses, mais il avait craint de ne se faire entendre en changeant de chargeur. Une rafale bien placé entre le cou et la tête devrait suffire à l'envoyer en enfer. D'ordinaire il se serait contenter d'une seule balle, mais il redoutait à présent de voir ces maudits assassins se relever après chacun de ses tirs.
Malgré le silencieux que comportait son arme, il ne doutait nullement d'être repéré ensuite. Il comptait bien donner un coup de pied dans la porte afin de la refermer. Ensuite il comptait crier à Bravar de se mettre à couvert et jeter une poignée de clou de fervious devant la porte, de telle sorte qu'ils ne soit pas repoussés si celle ci s'ouvrait à nouveau, avant de s'éloigner dans l' angle sombre de la pièce le plus proche.

[Thaur]

[Mode MJ]

Mikhail touche son ennemi, et deux balles de sa rafale atteignent leur cible. L'une dans la tête, inflgeant 9 points de dégats, l'autre dans le dos, causant 4 points de dégats.]


Mikhail appuya sur la gachette, et trois balles sortirent de la bouche de son canon. L'une d'elle se ficha dans la tête de son adversaire, y creusant un trou sombre, tandis qu'une seconde balle se logeait entre les homoplates de l'homme en noir, qui tomba au sol lourdement. Son sang ne tarda pas à se mêler à celui d'Ylla qui gisait près de lui. Ces deux êtres qu'en apparrence tout séparait, tout différenciait, avaient un sang d'une couleur presque parfaitement identique. Celui d'Ylla étaient peut-être un peu plus fluide, il allait plus volontairement vers l'autre cadavre, mais la teinte des deux sangs n'en était pas moins curieusement similaire. Comme quoi toute vie est faite de la même chose, et se défait avec la même aisance...

M. Bravar semblait avoir devinné la pensée de Mikhail. Il observait avec lassitude le cadavre de son amie, et le sang qui s'en écoulait.
"Mais leurs onzes sang mélangés dans une coupe n'eussent donné qu'un seul sang rouge..."

Lorsque Mikhail lui cria de s'abriter, il s'exécuta, se cachant dans un coin de la salle, alors que Mikhail fermait violemment la porte et jetait une poignée de clous de fervious.

Quelques sons feutrés immédiatement suivits de tintemments bruyants rententirent. Mikhail jeta un oeil à la porte, qui portait des impacts de balle. Il y en avait à présent environ cinq, mais aucune balle n'était passé à travers la porte, et les assaillants n'insistèrent pas.


[Il faut rendre à César ce qui appartient à César, et j'indique donc que M. Bravar a lut La Nuit des Temps, de Barjavel...]

[Sammaël]

[Hrp : Je connaissais cette phrase, mais de là savoir d'où elle venait, je n'en avais aucune idée. Très belle phrase quoi qu'il en soit.]

Le jeune homme ne comptait pas se relâcher de si tôt, il savait qu'il avait affaire à des tueurs implacables, sans doutes plus expérimentés que lui, ainsi que supérieur en nombre. Seule la ruse du jeune homme, ainsi qu'une part de prudence et de chance, pourrait lui permettre de leurs tenir tête.
Il prit son mal en patience et attendit, sur ses gardes, toutefois il espérait que la perte d'un des leurs suffirait à les amener à faire preuve de prudence. Sans compter que rentrer dans une pièce dont on ne connait rien, ne serait-ce que le nombre d'adversaires ainsi que leurs talents martiaux, même le fougueux jeune homme ne s'y serait pas risqué.

Ce n'est qu'au bout de très longue minutes qu'il accepterait de se relâcher quelque peu pour demander son avis à Bravar sur le comportement qu'allait suivre les assassins. Il comptait également fouiller les corps, la femme y compris, peut être détenait elle quelque chose d'important. Après tout pour avoir de la chance, faut il encore la tenter. Cela le chagrinait de ne pas avoir pu empêcher sa mort, cette brave femme ne méritait pas de mourir. Elle avait fait un choix en restant auprès de son mystérieux amant, au fond seule cette décision était en cause de sa perte.

[Thaur]

Mikhail attendit de longues minutes. Le silence était total, ponctué par les battements de son coeur, sa respiration, et celle de M. Bravar, de l'autre côté de la pièce. Une dizaine de minutes s'étant écoulée sans qu'aucun bruit n'attira l'attention de Mikhail, et ce sernier décida donc de fouiller les corps.

Le bandit qui était mort était bien équipé. Il portait une armure qui protégeait ses membres et son torse, mais pas sa tête. Elle semblait plus efficace que celle que portait Mikhail. Il avait de plus un automatique muni d'un silencieux, que sa main tenait toujours fermement. Un poignard se trouvait également à la ceinture. Il avait une lame noire et sombre, et sa poignée était ornée de symboles dorés étranges. Mikhail trouva également deux chargeurs pleins de balles destinées à l'automatique.

Ylla n'avait pas grand chose sur elle, uniquement un portefeuille avec un peu d'argent, des une carte qui attestait de l'emploi qu'elle occuppait, et enfin une photo de M. Bravar.

M. Bravar sembla vouloir réagir, se redressant, quand Mikhail fouilla Ylla, mais il n'osa pas l'interrompre. Il avait à présent une larme au coin de l'oeil. Il regardait dans le vide, le regard hagard, perdu.

[Sammaël]

Le jeune homme n'avait nullement l'intention de prendre ce qui ne lui revenait pas. Il tendit tout ce qu'il avait trouvé sur la femme à Bravar, il ne pouvait hélas faire mieux.
Il se détourna ensuite pour glisser l'automatique du tueur dans son sac, ainsi que les chargeurs. Il entreprit de retirer l'armure du défunt en vue de l'équiper. Il se réjouis de ne pas avoir enfiler son gilet pare-balle, son sac n'aurait pas été suffisant. Il ajusta l'étrange protection au mieux puis essaya quelques mouvement, afin de jauger la souplesse de l'ensemble. Il n'aurait nullement voulu d'une armure qui aurait par trop limité ses mouvements.

Ce n'est qu'après qu'il pris précautionneusement le poignard par le manche, en veillant à ne pas toucher la lame. Puis il l'orienta en direction de Bravar.
-"Vous pouvez peut être m'en dire plus à ce sujet ?"

[Thaur]

M. Bravar avait l'air assez peu intéressé, mais il jeta un oeil sur le couteau. Mikhail sentit qu'avant même de regarder le poignard qu'il tenait dans ses mains, M. Bravar savait déja de quoi il s'agissait.

"Un poignard du Mili-Hitchi. J'en ai vu des plus beaux et plus décorés... ça risque de les mettre en rogne que tu aies tué un des leurs, ils pourraient avoir envie de te chasser, bien que tu ne fasses certainement pas parti du contrat..."

M. Bravar fit une pause, regardant l'acoutrement de Mikhail.

"Si j'étais toi, je ne m'afficherais pas avec une combinaison de ce type. Seuls les miliciens du Mili-Hitchi en portent, et tu pourrais t'attirer beaucoup d'inimitiées... Il y a quelques légendes qui racontent des histoires similaires: un héro en tue un autre, revêt ses armes, s'attirant ainsi les foudres d'autres ennemis puissants, qui finissent par vaincre le premier héro. Ce n'est qu'une légende, mais la morale n'en est pas moins vraie."

[Sammaël]

-"En attendant sous mon manteau ce n'est pas plus visible que tout autre armure légère. Qui plus est il se pourrait bien qu'elle me soit utile si je compte sortir d'ici vivant. Vous qui les connaissez bien, ils doivent certainement nous attendre n'est-ce pas ? Il y'a peut être une autre sortie, plus... discrète ?"

Le jeune homme veilla à bien ajuster son long manteau sur l'armure afin qu'elle ne soit pas visible, il déciderai plus tard de la porter ou non. Ce qui est sur c'est qu'il n'était en rien effrayé par ce genre d'histoires moralisatrices. Cela pourrait éventuellement lui être utile plus tard, si il veut se faire passer pour un assassin. Non pas auprés du Mili-Hitchi, dont il se doutait que chaque membres devaient se connaitre entre eux. Mais il espérait que cela puisse fonctionner auprès d'autres personne, dont pourquoi pas des membres du FCR. De quoi lui permettre d'approcher ses cibles de la meilleure manière qu'il soit. D'autant plus qu'il gardait encore fermement dans sa mémoire le souvenir de ses tirs infructueux contre l'assassin dans la rue. Bien que n'étant pas infaillible comme il venait de le voir, ces armures semblaient tout de même de très bonne facture.
Quand à la dague, elle pourrait également lui permettre de faire pression sur des gens. Et si toutefois elle ne se révélait pas utile, alors il pourrait sans doute en tirer un bon prix. Il se demandait par ailleurs si elle ne possédait pas quelques propriété spéciales.

[Thaur]

"Je ne sais pas si il nous attendent. C'est possible, mais j'ai l'impression qu'il préfèrent attaquer plutôt qu'assièger. Rien ne dit non plus qu'ils soient partis, ils ont peut-être envie de finir leur travail tout de suite... Il n'y a pour seule sortie que cette porte, et un conduit d'évacuation des eaux usées assez large pour te permettre de passer, il se trouve derrière le lavabo, dans le coin. Par contre, je ne parviendrais pas à l'emprunter..."

Mikhail examina avec attention la dague. Elle s'averra extrêment bien affutée, le métal semblait de bonne facture: la lame était à la fois très dure, mais avait l'air de pouvoir encaisser des chocs très durs sans casser. Mais Mikhail ne détecta nulle trace de poison, ni de mécanisme vibrant, ni d'aucune autre espèce d'artifice.

[Sammaël]

-"Tout dépend de ce que vous voulez vraiment. Voulez vous m'aider à obtenir vengeance, ou voulez vous abandonner et accepter votre sort ? Si tel est le cas alors je n'hésiterai pas à vous laisser ici, je ne vois aucunes raisons de risqué ma vie pour quelqu’un qui ne désire plus la sienne. Cela dit si vous n'êtes pas un lâche, un rat qui se terre en attendant son prédateur sans bouger... Alors là oui, je peux vous aider à sortir de là. D'autant plus que vous pourriez m'être très utile dans ce combat contre le FCR."
Puis le jeune homme repensa à la discussion avant l'incident.

-"Mais quoi que vous décidiez, vous devez me dire si dans la liste que vous avez donné, il y a le nom de Vladimir et de la Famille."
Tout en l'interrogeant Mikhail continuait de guetter la porte, s'apprêtant à tout instant à se jeter à couvert. Et si un des assassins été assez audacieux pour rentrer, il constaterait à ses dépens l'efficacités des clous de Fervious.

[Thaur]

"Je te l'ai déja dit, mes jours, voir mes heures sont comptées. Avec ou sans ton aide, je mourrais. Ce n'est pas une question de défaitisme, c'est une question de bon sens: je n'ai plus la force physique de me battre contre des assassins comme ceux du Mili-Hitchi. Ils savent où me chercher, où que j'aille ils me trouveront, et désormais, je ne ferais qu'attirer la mort à mes côtés. Je suis condamné, c'est un fait, pas une hypothèse. Je n'ai plus non plus la volonté de lutter. Je n'espère qu'une seule chose: avoir une mort sans trop de douleur. C'est la seule chose qui m'importe réelement."

M. Bravar s'arrêtta. Il regardait toujours vers le sol, mais il releva penniblement sa tête vers Mikhail.

"Le nom de Vladimir?"

Il soupira, et laissa à nouveau sa tête aller vers le sol.

"J'ai validé une liste où se trouvait son nom. Ne disposant pas d'informations plus précises sur la Famille, elle n'a pas été citée. Je ne te demande ni de comprendre, et encore moins d'excuser mon geste. J'avais mes raisons. Non que j'ai quelques rancunes contre Vladimir... Peu importe de toute façon..."

[Sammaël]

Le jeune homme mis la dague dans le sac puis reprit en main son automatique et en posa doucement le silencieux sur le front de son interlocuteur.
-"Je peux vous donner une mort rapide, sans douleur aucune. Il ne s'agit pas d'un histoire de rancune envers vous, même si il est très probable que dans d'autres circonstances, Vladimir m'aurait demandé de vous tuer pour ce que vous avez fait. Je suis un assassin, tuer c'est ce que je fait le mieux."
Il leva le chien de son arme, le tir aurait lieu en une fraction de seconde si la gâchette était pressée.
-"Vous ne sentirez rien, absolument aucune douleur. Votre système nerveux sera hors service avant même que la douleur ne puisse l'atteindre. Si vous avez d'autres choses à m'avouer, des lieux à m'indiquer, des informations importantes à me transmettre, quelque chose à me donner. Qu'importe... Faites m'en part maintenant, car je vous promet qu'ensuite vous serez délivré de votre triste vie."

[Thaur]

"Je n'ai rien à ajouter, tout a été dit."

M. Bravar n'osa pâs répondre explicitement à la proposition de Mikhail. Il y avait dans ses yeux une sorte de petit mouvement de peur. Mikhail songea que M. Bravar devait voir sa vie défiler devant ses yeux, réfléchir s'il avait une dernière volonté.
M. Bravar baissa finalement sa tête et ferma les yeux, restant ainsi immobile.

[Contenu sponsorisé]